Ouvrir les portes de sa maison,

c’est s’ouvrir à des opportunités

business !

Interview Maryline André via BeeMyFlex, décembre 2023

Il y a quelque temps, nous avons interviewé Maryline, fondatrice de La Maison Qui Switche qui est un concept innovant et original. "Notre mission : ouvrir les maisons aux travailleurs !". Telle est la philosophie de ce nouveau concept. Maryline nous révèle son parcours, d’où elle a trouvé son idée, et ses projets.

La suite c’est par ici...


Question 1 : Bonjour Maryline, pouvez-vous nous en dire plus sur vous et votre parcours ?

"Hello l'équipe BeeMyFlex ! Je suis Maryline André, fondatrice de La Maison Qui Switche, le nouveau concept qui propose aux personnes d'ouvrir leurs maisons pour accueillir des télétravailleurs.

Pour me présenter en quelques mots : j’ai grandi à la campagne jusqu’à mes 18 ans. Lorsque j'ai commencé ma carrière, j’ai d’abord choisi la ville dans laquelle je voulais vivre, avant de choisir mon métier. J’ai choisi de faire Erasmus à Manchester précisément, pour m’ouvrir au Monde ! Après mon voyage en Angleterre, je suis rentrée en France. J'étais alors titulaire d’une maîtrise Bancaire & Assurance, mais ça ne me correspondait pas de travailler en France. C’est quelque chose qui me semblait trop classique.

J’ai donc décidé de prendre un billet aller-retour de 15 jours pour Rome en me disant "je vais tenter ma chance, c’est une ville qui me plaît !"... et que j’avais pu découvrir 4 ans auparavant à l’époque des JMJ de l’an 2000, via une expérience autre que ma vie personnelle.


Grâce à ce court voyage, j’ai pu être mise en relation avec des contacts via le consulat de Rome, via l’administrateur délégué AXA Assistance et Groupama, ce qui m’a permis d’avoir ma première méga opportunité : entrer dans un groupe qui s’appelle AXA, ça a été ma première porte d’entrée dans le monde du travail !

J’ai fait mes 18 premiers mois de vie professionnelle chez AXA Assistance et de là je suis rentrée à Paris, et j’ai intégré le groupe AXA. On ne m’a pas demandé quelle école de commerce ou ingénieur j'avais fait. Ce qui étrangement était différent, de l'approche classique de recrutement qu'on a en France. J’étais tout de suite reconnue comme les personnes qui sortent de l'école de commerce avec un BAC+5 et qui tentent leur chance à Paris. Cette expérience m'a donc permis de rentrer dans le groupe AXA et de revenir sur la capitale française.

Mon parcours résume bien l'état d'esprit La Maison Qui Switche : la vie est faite d'opportunités et d'imprévus qu'il faut savoir accueillir et saisir ! C'est sûrement de cet état d'esprit que m'est venu le concept La Maison Qui Switche après la crise Covid."


"Avant de choisir mon métier, j’ai choisi ma ville."

Question 2 : Vous avez travaillé à l’international, c’est très impressionnant. Pouvez-vous nous dire d’où vient le projet La Maison Qui Switche ?

"Lorsque je suis devenue demandeur d’emploi quelques années plus tard, après avoir eu mes enfants, j’ai quitté cette première phase de salariat et je préparais la phase expertise comptable. J’avais rejoint à l'époque, un groupe de chercheurs actifs que je retrouvais au moins une fois par semaine ; c'était un accompagnement de 4 mois.

Dans ce collectif on avait des briques de formations, des contenus, l’aspect psy identitaire, la gestion des croyances, des peurs, etc…. On était mis en relation avec des retraités bénévoles qui nous mettaient à disposition leurs réseaux : c’est précieux cette mixité de liens, car on ne sait pas où toutes les opportunités arrivent, c’est dommage de ne pas laisser la place aux opportunités.


De là, j’ai rencontré une femme qui traitait de la dimension universitaire du demandeur d’emploi : dans les croyances, on a l’impression que lorsqu’on perd son job, on perd son lien social et on perd son statut. Lorsqu’on change de statut, ça crée une peur collective. Aux États-Unis ou dans la culture anglo-saxonne, le fait de quitter et de retrouver un job, c’est beaucoup plus monnaie courante qu’en France !


La Maison Qui Switche est née à ce moment-là : je ne trouvais pas d’espace coworking qui pouvait possiblement accueillir des demandeurs d’emplois de 38 ans.

Rencontrer la personne qui peut t’amener une ouverture, soit dans ta vie professionnelle ou dans ta vie personnelle, est quelque chose d'important. On ne sait pas d’où arrivent les opportunités, mais moi, mon expérience m'a montré que les opportunités arrivent souvent lorsqu’on fait un pas de côté. C’est simple : ouvrir la porte de sa maison, ou aller dans la maison de son voisin parce qu’il ouvre sa porte, ça peut effectivement ouvrir plein de choses !

Cette idée a donc germé grâce à mon parcours de vie !

Aujourd'hui, dans le développement de ce concept, je continue dans ce maillage des territoires avec des maisons qui proposent des pièces aux travailleurs près de leurs lieux de vie, parce que pour moi, c'est le travail de demain.

 

"Rencontrer la personne qui peut t’amener à une ouverture

soit dans ta vie professionnelle ou dans ta vie personnelle."

Question 3 : À qui s'adresse La Maison qui Switche ? Elle répond à quels besoins ?

"La Maison Qui Switche c'est avant tout un portail qui permet à des homers de répertorier leurs maisons pour ouvrir leurs portes et accueillir des workers, certains jours de la semaine. L'important, c'est d'avoir un espace d'accueil pour permettre à un travailleur de travailler, et un accès Wifi.

Les homers définissent le ou les jours et les horaires d'accueil, les pièces et capacité d'accueil. Ensuite les travailleurs ou les entreprises, viennent réserver les jours et les espaces, tout comme on fait des réservations sur la plateforme de Airbnb.

Le principe est que le homer soit présent lorsqu'il reçoit le worker chez lui, car l'important, c'est de pouvoir créer du lien social entre les personnes.

D'ailleurs, nous avons de plus en plus de personnes retraitées homers, car elles apprécient la présence des travailleurs en journée chez elles. Cela leur fait de la compagnie, une présence, et pour le travailleur, c'est très pratique de pouvoir bénéficier d'un accès Wifi, du calme et du confort d'une maison autre que la sienne.

Pour les femmes qui ont des enfants ou les personnes qui ont besoin de couper entre vie personnelle et vie professionnelle, c'est devenu important de pouvoir travailler dans un autre environnement que chez-soi. La Maison Qui Switche répond complètement à ce besoin !

Les entreprises peuvent aussi réserver une maison, pour organiser des retrouvailles à l'occasion d'un séminaire, d'une réunion d'équipe, ou pour permettre à leurs collaborateurs d'avoir un lieu pour travailler, lors de déplacements.

Cela s'adresse aussi pour les collaborateurs qui auraient besoin de se rapprocher d'un client. Ils peuvent se rejoindre dans une Maison Qui Switche à mi-parcours de l'un et l'autre.

Les homers peuvent quitter la plateforme à tout moment, quelque soit le motif.

L'aspect pratique : c'est qu'on peut se constituer un réseau autour de chez soi et découvrir des maisons voisines ou de la même ville. Ainsi, on étend son réseau puisqu'on a pu trouver du lien à proximité de chez soi et que ces personnes rencontrées peuvent permettre un jour, à toute personne de retrouver du travail. Parfois les workers et homers deviennent même des amis, ce qui permet d'éviter de sombrer du fait de cette perte d’emploi.

Au final, les aléas de la vie font que tu peux être dans ce réseau en tant qu’étudiant ou demandeur d’emploi, et réussir par trouver un travail grâce à ce concept d'ouverture et de lien !

L'enjeu de la Maison Qui Switche est donc avant tout d'avoir le pouvoir de recréer du lien social pour permettre à chacun de ne pas être isolé."


Question 4 : Que peut-on souhaiter à La Maison Qui Switche ? Des (futurs) projets ?

"Plein d'inscriptions, plein de nouveaux homers pour que ce service puisse s'étendre et exister partout en France !

Nos projets bougent depuis le salon Vivatech de juin dernier, et aussi grâce à un reportage de France 3. Le modèle s’est largement simplifié : pour devenir homer aujourd’hui, il faut avoir l’esprit homer et non pas la grande maison avec les grandes pièces.

L’esprit du homer c’est d’avoir envie de partager un espace de vie et c’est peut-être là le plus important : ouvrir la porte et partager ce qu’on sait, ce qu'on vie et ce qu’on aime vivre. 


En 2022, le cahier des charges était assez restreint, on devait être un professionnel, exerçant depuis la maison, dans une maison située sur certaines agglomérations pour être aussi une réponse à la mobilité (en voiture). Aujourd’hui, on peut être homer en appartement (intra-muros). J’ai eu de bons retours : on m’a dit “je veux des Maisons Qui Switchent dans Paris” !

Les étudiants notamment, pour réviser leurs examens, plutôt que d’aller à la bibliothèque universitaire.

Donc, vous pouvez nous souhaiter de remplir toute la France de Maison qui Switche, partout où des homer souhaiteront ouvrir la porte de chez eux à des télétravailleurs."


"L’esprit du homer c’est d’avoir envie de

partager un espace de vie

et c’est peut-être ça le plus important :

ouvrir la porte et partager ce qu’on sait,

de ce qu'on vit et de ce qu’on aime vivre."

Question 5 : Enfin, une dernière question : quelle est votre vision du "flex" en France ?

« Tout dépend du point de vue ...


Celui du salarié : 

Il est très attaché à ce qu’il connaît aujourd’hui : gérer son temps un peu mieux, l’accès à des accords de télétravail qui ont été plus au moins actés. Il a pu avoir accès à des autorisations en matière de télétravail et travail hybride durant la période post-covid ; il est donc difficile pour les entreprises de faire machine arrière. Et je pense que le salarié à retrouvé du temps, qui est la valeur la plus importante pour lui, bien plus supérieure à la valeur "argent".

Ma vision serait donc de dire que la valeur "temps" va être supérieure à la valeur "argent", même "économie" en général. 


Si on revient trop en arrière et qu’on supprime le télétravail, on enlève cette flexibilité que les salariés ont connu pendant ces 2–3 dernières années si comme on le lit : “À chaque rentrée, le risque pour les entreprises est de passer "du tout télétravail" au "tout le monde revient en poste” ; je pense qu’il va y avoir une vraie opposition salariés/managers ou salariés/direction.


On sent déjà des tensions avec les difficultés de recrutements, les difficultés de fidélisation, les difficultés d’attachement à la marque employeur. Selon moi, il faut entendre ça et la valeur temps devient clé dans la vie des gens, ainsi que la notion de travail qui est une composante de la vie, mais ce n’est pas toute la vie.

Je suis connectée dans l’esprit de l’individu qui a des besoins d'autonomie, de liberté et de flexibilité à ses grès aujourd’hui. Je suis connectée beaucoup plus avec les indépendants qui sont des ex-salariés, et ce mouvement du salariat qui devient free-lance ou qui devient progressivement free-lance, traduit quelque chose : il faut s’en préoccuper !


Celui de l’employeur : 

Tout l'enjeu est au niveau de la stratégie des directions. Je crains que s’ils oublient ce qu’il s’est passé et qu’on enlève les avantages de flexibilité, on risque de perdre des effectifs, même les plus motivés.

Le tout télétravail qui ne convient pas, le tout bureau qui pour moi ne convient pas forcément.

Le mixte dans un cadre de management, c’est de passer par la confiance et par les résultats, plus que dans le contrôle. Le salarié a les leviers de son organisation. Il peut s’adapter en fonction de son travail et des demi-journées pour favoriser la concentration, le collectif, la créativité, les rencontres et le lien social .


De plus, avec les différentes crises économiques, sociales et les conflits par lesquels nous sommes passés récemment, les entreprises ont un tas de sujets à palier, ce qui amène à une priorisation faible du travail flex. Donc, il faut des moments d’accalmie dans les actualités des entreprises pour adresser des sujets qui sont un peu moins essentiels au cœur business des entreprises. »

"La valeur du temps est supérieure

à la valeur argent, dans notre monde”."

__

Un grand merci à Maryline pour son partage de point de vue et d'expériences flex !

On lui souhaite toute la réussite qu'elle mérite avec son super concept La Maison Qui Switche.

Et si vous êtes une entreprise, n'hésitez pas à proposer à vos collaborateurs de rechercher une Maison qui Switche près de chez eux, pour faire une réunion ou située a mi-chemin d'un client, pour se réunir dans le confort nécessaire pour travailler, tout en étant chez l'habitant.

Suivez l'actualité BeeMyFlex